Le pilote, âgé de 83 ans, demeurait à Langeais, petite commune située sur la rive nord de la Loire (Indre-et-Loire). Il avait décollé hier matin de sa ville pour survoler la région jusqu'à Rablay-sur-Layon, dans le Maine-et-Loire.
Après avoir atterri sur une piste privée appartenant au Gaec Bureau, dans la matinée, il a tenté de repartir.
« Au moment du décollage, vers 12 h 30, expliquent les gendarmes, une des ailes a percuté un arbre. L'ULM s'est écrasé au sol en prenant feu. Le pilote n'a pas survécu. » Le feu s'est propagé sur une surface de deux cents mètres carrés autour de l'appareil dont il ne restait, hier, que les ailes et la partie arrière.
Les pompiers se sont immédiatement rendus sur place, ainsi que la gendarmerie, qui a mobilisé la brigade de recherche et son unité « transports aériens ». La Direction générale de l'avion civile a également dépêché un représentant sur les lieux de l'accident.
L'ULM, de type Hummel-Morey, avait été construit par son propriétaire. « L'enquête dira s'il y a eu faute de pilotage et si l'état de santé du pilote a pu jouer dans cet accident », indiquent les gendarmes. Le propriétaire du terrain est effondré. « C'est assez éprouvant, ce qu'on a vécu aujourd'hui », a-t-on expliqué au Gaec Bureau, à Rablay-sur-Layon.
Six morts en deux mois !
C'est le quatrième accident d'ULM multi-axe (qui ressemble à un avion, contrairement à un ULM pendulaire qui possède une voilure souple) dans la région, depuis le mois de juin. Trois autres appareils se sont écrasés : le 5 juin au Mans (un mort et un blessé grave), le 27 juin à La Planche (deux morts) et le 2 août à l'Île d'Yeu (deux morts).
Le responsable du comité régional ULM, Jean-Yves Robert, est consterné : « C'est pas possible... Déjà six morts en deux mois dans la région, alors qu'on en compte une vingtaine par an dans toute la France habituellement. C'est dramatique. »
Il constate que, bien souvent, les accidents sont liés à une faute de pilotage. « Les avions multi-axes, contrairement aux pendulaires, sont plus difficiles à manier. Au-delà d'une certaine vitesse, vous pouvez perdre le contrôle de l'appareil comme dans une voiture », explique Jean-Yves Robert.
Il a l'intention de mettre les bouchées doubles sur la sécurité. Il faut savoir qu'il suffit d'un simple brevet de pilotage, obtenu à vie, pour avoir le droit de manoeuvrer un ULM.
Arnaud WAJDZIK.