Accident d'ULM à l'île d'Yeu (Vendée 85)
Accident d'ULM à l'île d'Yeu : enquête sur le drame.
L'aérodrome de l'Île d'Yeu enregistre plus de 10 000 mouvements par an. L'été, des avions y décollent toutes les cinq minutes. L'ULM qui tentait de s'y poser lundi soir est allé s'écraser sur la falaise, à quelques centaines de mètres.
Un couple de Belges a péri, lundi, en s'écrasant sur les rochers, à quelques centaines de mètres de l'aérodrome. De nombreux témoins ont assisté à l'accident. Le point sur l'enquête.
Pourquoi ? Comment ?
Qui sont les victimes de l'accident ?
Fanny et Thierry Quinot, 36 et de 39 ans, étaient originaires de la province de Namur, en Wallonie (Belgique). Le couple, parent de deux enfants, était membre du club ULM de Maillen. Il était arrivé en France depuis deux jours, pour une semaine.
Lundi, ils sont partis de l'aérodrome de Quiberon (Morbihan), après y avoir fait une halte de vingt-quatre heures. Ils devaient rallier Arcachon en faisant un crochet par l'île d'Yeu.
Leurs corps doivent être rapatriés dans la semaine en Belgique. Leurs obsèques sont programmées le 9 août. Très éprouvé, le couple d'amis qui accompagnait les victimes à bord d'un second ULM est reparti, hier après-midi, après avoir remercié l'aéro-club local pour son soutien. Hasard du calendrier, au moment des faits, le prince Philippe, fils aîné du roi des Belges Albert II, séjournait à l'île d'Yeu, où il possède une résidence.
Que s'est-il passé ?
17 h 30, lundi. L'ULM se présente pour atterrir sur l'aérodrome du Grand-Phare, à la pointe nord-ouest de l'île. Mais la piste est occupée ; un autre avion décolle. L'ULM repart pour un tour ; le pilote remet les gaz. Un témoin, pilote à l'aéro-club, raconte : « L'appareil est revenu au-dessus de la plage de la Belle-Maison, il avançait en tombant. Son aile gauche a décroché. Il est parti brutalement en vrille et a été poussé par le vent sur les rochers. » Il explose.
L'aérodrome d'Yeu compte deux pistes de 1 230 et 550 m. On y relève 10 000 mouvements par an. L'été, des avions décollent toutes les cinq minutes. « Le tarmac est nickel, insiste le maire, Bruno Noury. Ce n'est pas le trafic qui a généré l'accident. Ce n'est pas la sécurité de l'aérodrome qui est en défaut. A priori, c'est une manoeuvre malheureuse du pilote qui l'expliquerait. »
Qui mène l'enquête ?
Défaillance humaine, défaillance du matériel, toutes les hypothèses sont étudiées. Dès lundi soir, deux spécialistes de la brigade de gendarmerie des transports aériens étaient sur place. Ils mènent l'enquête technique et judiciaire avec la brigade de recherche des Sables-d'Olonne et la brigade territoriale islaise. Parallèlement, le secrétaire d'État aux Transports, Dominique Bussereau, a demandé au Bureau Enquête Accidents (BEA) pour la sécurité de l'aviation civile d'ouvrir une enquête.
De quel type d'aéronef s'agit-il ?
Le couple belge volait à bord d'un ULM de classe 3 (il en existe cinq), dite multiaxe. Ces ULM, type avion, sont des aéronefs monomoteurs. Ils ont une puissance maximale en biplace de 102 CV. La commission sécurité de la fédération française ULM, s'appuyant sur les sources officielles du BEA, explique que 52 % des 111 accidents enregistrés en 2009 concernent la classe 3.
Qu'ont dit les témoins ?
La plage était bondée, il y avait du monde sur les rochers. Plus de 200 personnes au total. « C'était comme dans un film, complètement irréel. Les gens étaient là à ne rien comprendre. L'ULM avançait tout doucement. On a eu l'impression qu'il allait dans la falaise pour éviter la foule », racontent deux trentenaires.
Puis ce fut le crash. Une première explosion. Les enfants qui hurlent. Une immense fumée noire. Et, quelques minutes après, une seconde explosion dans les vapeurs d'essence. « Nous avons tous le sentiment d'avoir échappé à quelque chose d'effroyable », résume une retraitée, habituée des lieux.